SOS LOUE et RIVIERES COMTOISES
Saône Doubs Vivant Gestion, association loi 1901 dont le but est de gérer les fonds de deux collectifs d’associations : le collectif Saône Doubs vivant Sundgau Vivant, et le Collectif SOS Loue et Rivières Comtoises.
Le collectif « SOS LOUE et RIVIERES COMTOISES » est un collectif d’associations de protection de la nature, d’éducation à l’environnement, de défense des usagers et des consommateurs d’eau et de membres adhérents à titre individuel.
Les actions mises en place
1. Protéger les rivières comtoises : lutte contre la pollution et défense de la biodiversité
Les rivières situées dans les départements du Doubs, du Jura et de l’Ain ont subi une mortalité piscicole estimée à près de 80 % en deux ans. Cette catastrophe écologique est liée à l’absence ou la mauvaise gestion des stations d’épuration, mais surtout à une dérive agricole associée à la production de Comté et de saucisse de Morteau. Les lisiers issus de ces élevages, en se déversant dans les cours d’eau, provoquent un excès d’azote favorisant la prolifération d’algues et l’apparition de cyanobactéries, aux effets dévastateurs sur la faune.
La Fondation Humus soutient le Collectif SOS Loue et Rivières Comtoises dans ses actions. En 2022, une mission juridique a été engagée contre la décision de l’État de ne pas classer les rivières du Doubs et du Jura en zones vulnérables aux nitrates. Cette action vise à corriger une mauvaise interprétation de la directive européenne nitrates par les services de l’État. En cas de succès, la décision fera jurisprudence nationale, obligeant à prendre en compte les phénomènes biologiques d’eutrophisation pour identifier les eaux polluées par les nitrates agricoles.
En parallèle, le collectif poursuit ses efforts de surveillance et d’animation du réseau de vigies créé en 2020. Ce réseau permet de contrôler les points noirs des bassins versants, notamment le fonctionnement des stations d’épuration et la qualité des petits ruisseaux. Il s’accompagne d’une recherche de mécénat pour assurer un financement autonome des actions. Ces initiatives renforcent le rôle du collectif comme lanceur d’alerte et acteur clé de la protection des rivières karstiques.
Depuis plusieurs années, des projets innovants comme le SamuE de l’environnement, un service mobile d’analyses en urgence, ont été déployés pour intervenir rapidement sur les pollutions accidentelles et endémiques. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie globale de défense de la biodiversité et de restauration des écosystèmes aquatiques, reconnue par plusieurs prix internationaux.
Les objectifs ?
- Obliger l’État à classer les bassins versants des rivières karstiques comtoises en zones vulnérables nitrates et mettre en place des mesures obligatoires pour l’agriculture.
- Imposer la prise en compte des critères biologiques d’eutrophisation pour identifier les rivières polluées par les nitrates.
- Renforcer le réseau de vigies pour surveiller les points critiques et les têtes de bassin.
- Augmenter l’influence du collectif en tant que lanceur d’alerte et force de propositions.
- Développer le mécénat pour assurer l’autonomie financière des actions.
2. Etudier les micro-polluants des rivières Doubs et Loue
Les eaux du Doubs et de la Loue sont toujours très polluées par un traitement des eaux usées notoirement défaillant et inadapté à la fragilité des rivières dites karstiques.
Cette situation est aggravée par le réchauffement climatique qui entraine des étiages plus sévères, donc des concentrations de polluants plus élevées et des taux d’oxygène dissout de plus en plus critiques. Ce qui est en jeu est la survie des invertébrés et des poissons.
Pour les poissons, huit espèces sont classées en liste rouge de l’UICN, dont l’Apron du Rhône classé « En danger critique d’extinction ». L’association vise aussi le monde végétal par le sauvetage des différentes algues naturelles, de moins en moins présentes, étouffées par l’eutrophisation.
Pour le Doubs suisse, la Communauté du Locle et des Brenets tarde à construire une nouvelle station d’épuration. De plus, son réseau de collecte des eaux usées comporte 49 Déversoirs d’orage qui constituent ici comme ailleurs le point noir le plus grave en matière d’eaux usées.
Ces rivières continuent à subir l’ensemble des autres familles de polluants. C’est le cas des molécules utilisées pour le traitement en forêt des grumes de conifères qui ont un impact fort sur les invertébrés polluo-sensibles. Or, une les travaux scientifiques ont montré que cette famille d’invertébrés constitue la nourriture principale de l’Apron.
Les objectifs ?
- Analyser les sources de pollution et identifier les micropolluants affectant la faune et la flore aquatiques.
- Sensibiliser les acteurs locaux et les autorités à l’urgence d’un traitement des eaux usées adapté aux rivières karstiques.
- Mobiliser des compétences bénévoles et professionnelles pour mener des actions de suivi et de préservation.
- Agir auprès des décideurs pour améliorer les infrastructures et interdire les pratiques polluantes.