Le GCLR intervient dans des missions d’études scientifiques et de suivis des chiroptères (inventaires sur le terrain, comptage de colonies) ainsi que dans le cadre d’actions de protection des gîtes (mise en place d’aménagements en grottes et en bâtis accueillant des colonies), dans la sensibilisation grand public (animations de soirées découverte) et la formation de bénévoles et professionnels.
Espèces animales
L'action : Faire progresser les connaissances sur la Grande Noctule pour la réalisation d’actions concrètes de conservation de l’espèce en Languedoc-Roussillon.
La Grande Noctule est la plus grande espèce de chauve-souris présente en Europe. Elle est aujourd’hui considérée comme « quasi-menacée » à l’échelle mondiale. En France, son statut de conservation n’a pas été évalué en raison d’un manque de connaissances, malgré des études récentes qui tendent à démontrer un statut de conservation défavorable. En 2017, la Grande Noctule a été considérée comme « vulnérable » sur la liste rouge des mammifères de France.
En Languedoc-Roussillon, les connaissances de la Grande Noctule sont lacunaires. Ce déficit de connaissance est principalement lié au manque d’études spécifiques sur la Grande Noctule au niveau régional ainsi qu’à la difficulté d’étudier cette espèce de haut-vol et arboricole. Suite à ce constat, le GCLR mène depuis 2019 un programme d’étude de la Grande Noctule sur les reliefs de son territoire. Actuellement, ces espaces subissent à des degrés divers les conséquences des déprises agricoles et pastorales du siècle dernier ainsi qu’une exploitation forestière prépondérante. L’exploitation des forêts a conduit à une diminution des arbres sénescents, riches en cavités. L’homogénéisation des paysages a engendré la disparition de bosquets et de haies, diminuant ses ressources en gîtes. La Grande Noctule est également susceptible de payer un lourd tribut en raison de parcs éoliens construits sans prise en compte de ses populations.
Objectifs :
Entre 2019 à 2022, les actions d’inventaire menées par le GCLR ont permis de démontrer la présence de l’espèce dans les hauts cantons du Languedoc[1]Roussillon et de découvrir et suivre de nouveaux gîtes. Si l’occupation de l’espèce en Languedoc-Roussillon est encore très mal définie, ces trois années d’études préliminaires nous ont permis de découvrir les premiers gîtes de l’Aude et une partie des milieux fréquentés en Montagne Noire Audoise (zones d’abreuvage, territoires de chasse, corridors de vols, axes de déplacements principaux) ainsi que d’éprouver nos méthodes de recherche.
La poursuite du programme d’étude sur les 3 prochaines années consistera à :
– Déterminer l’aire de répartition de la Grande Noctule en Languedoc-Roussillon par le biais d’inventaire acoustique ;
– Décrire les réseaux de gîtes arboricoles sur les populations identifiées ;
– Estimer les effectifs et les statuts de reproduction des populations identifiées ;
– Caractériser le type d’habitat utilisé par l’espèce (habitats de chasse, hauteur, vitesse de vol, etc.) ;
– Prévenir l’impact des parcs éoliens et autres menaces sur les populations connues ;
Dans le cadre de ce projet, les deux autres espèces de Noctules (commune et Leisler), menacées au même titre que la Grande Noctule (parcs éoliens et gestion forestière principalement), seront également étudiées et bénéficieront d’actions de conservation.