En 2005, la LPO a mis en place un programme afin d’identifier les causes de mortalité de 4 espèces de rapaces nécrophages protégés dans les Pyrénées : le Vautour percnoptère, le Vautour fauve, le Gypaète barbu et le Milan royal. Ces espèces bénéficient toutes d’un Plan National d’Actions (PNA) mis en place à l’échelle nationale afin d’assurer leur conservation sur le long-terme.

Entre 2005 et 2019, le programme a ainsi permis de récupérer, radiographier et autopsier 311 oiseaux sur les départements pyrénéens et limitrophes. Ce travail a permis d’identifier les menaces pesant sur ces espèces, pour ensuite tenter d’agir efficacement sur les dangers identifiés.

Les causes anthropiques (relatives à l’activité humaine) de mortalité (empoisonnement et intoxication, collision, électrocution avec les ouvrages électriques et tirs) ont été identifiées comme les principales causes de mortalité chez ces espèces, devant les causes de mortalité naturelles comme la maladie et la dénutrition. Plus précisément, les résultats de l’étude ont montré que l’empoisonnement est la première cause de mortalité des rapaces nécrophages dans les Pyrénées, représentant plus du tiers des cas de mortalité depuis 2010 (75 rapaces retrouvés empoisonnés entre 2010 et 2019).
Les empoisonnements des rapaces peuvent provenir d’actes de malveillance, par l’ingestion d’appâts empoisonnés par des produits interdits en France, qui sont alors placés de manière intentionnelle à destination des animaux jugés indésirables (rapaces, renards, corbeaux, etc.). Les empoisonnements
peuvent aussi découler d’un mauvais usage des produits vétérinaires et raticides par les professionnels et les particuliers, qui déversent dans ce cas des substances toxiques dans la nature sans forcément avoir conscience des dommages que ces actes peuvent entraîner sur la faune. Enfin, l’intoxication au plomb (aussi appelé “saturnisme”) résulte de la consommation par les rapaces de proies de chasse tuées par les chasseurs et laissées sur place.

Les actions à mettre en œuvre pour éradiquer l’usage du poison sont multiples et nécessitent différentes actions de communication et de sensibilisation du public selon le type d’empoisonnement visé.

Objectifs :
• Procéder à des analyses sur les cadavres des espèces ciblées pour identifier l’origine de leur mort (radios, autopsies, analyses toxicologiques, etc.) ;
• Agir sur les problématiques existantes (empoisonnement, percussion, électrocution, malveillance) ;
• Hiérarchiser les menaces et donc les actions qui permettront d’améliorer la qualité de l’habitat de ces espèces ;
• Favoriser la conservation de leur population ;
• Mettre en place des actions d’information et de sensibilisation à destination des habitants, des gestionnaires et des acteurs du territoire ainsi que la police de l’environnement autour de cette problématique.